13 octobre 2008

Ma formation de pilote

Pour mes 40 ans, j'ai décidé d'apprendre à voler ...

Voici le récit de mon début de formation

Début de formation : ça commence par des gonflages, c'est fatiguant et ça dure 5 à 10 leçons. (mon mois d'Août). A la fin, je réussis à faire l'exercice "en aveugle" : sentir la voile, savoir où elle est et si elle est bien formée, sans avoir à la regarder.

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Ensuite : lever la voile et la maitriser, c'est bien, mais avec 25 kg sur le dos, c'est mieux ! Je mets donc un Groupe Moto Propulseur sur mon dos et je recommence à faire mes gonflages ... Aïe ... je perds tout mes repères de sensations ... TOUT EST A REFAIRE !

Bon, ça revient quand même assez vite, mais après on allume le moteur. Là encore, y'a un gros bruit derrière qui perturbe un peu les sensations qu'on avait retrouvées !

Ensuite on attaque les "courses pilotées" : c'est quand même bizarre de courir avec 25 kg sur le dos, une voile qui vous freine un peu, une hélice qui vous pousse beaucoup ...

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Le grand jour arrive : le premier vol.

Après 3 tentatives ratées, me voilà enfin avec des conditions idéales : il y a juste un peu de vent qui aide à gonfler la voile, mais pas trop. Le vent est stable, régulier ...

Comme pour les autres tentatives, l'instructeur est loin devant moi et par radio me dit "stop" si c'est pas bon et qu'il faut arrêter, ou bien "tu peux y aller si tu veux" ce qui veut dire que je deviens commandant de bord et je décide de partir ou pas selon comment je me sens.

18 septembre 2008, 18h30 : c'est donc parti pour une course pilotée et j'entends "tu peux y aller si tu veux" ...

Alors là, c'est cours à fond et mets plein GAZZZ !

Je regarde droit devant, j'entends le moteur à fond dans mon dos, le bruit est en fait surtout celui de l'air qui s'engouffre dans l'hélice ... et mes pieds ne touchent plus le sol ...

Immédiatement, j'ai l'impression de basculer dans un rêve éveillé : le sol s'écarte de moi, le bruit assourdissant devient un ronronnement, et je m'élève en douceur. Si c'est pas le bonheur, ça n'en est pas loin ...

Très vite, l'émotion s'accompagne d'une attention absolue : je bois les paroles d'Eric (mon instructeur) et j'exécute chaque ordre on ne peut plus consciencieusement ... confiance totale indispensable. Objectif : un tour de piste.

Phase de montée stable, je s'assieds dans la sellette.

Premier virage à gauche, 2 fois 90° pour revenir vers la piste en s'alignant sur la lisière de la forêt voisine. J'ai les yeux rivés à la lisière et à la piste.

Après avoir à nouveau dépassé la piste, demi tour pour se retrouver dans le sens du décollage ; j'essaie de faire un palier en passant au dessus de la piste.

Ensuite, deuxième tour de piste : je fais donc un demi tour, comme juste après le décollage, et là, je lève les yeux : j'étais tellement concentré dans le premier tour de piste que je n'avais pas vu le coucher de soleil au dessus d'Orléans, la cathédrale dressée dans les jeux de lumières, les lumières de la ville ... c'est magnifique. Le spectacle m'explose à la figure. Inondation d'émotions ...

Il faut maintenant revenir au sol ... c'est pas grave, je reviendrai !

On m'avait prévenu : à l'atterrissage il ne faut pas freiner trop tôt, même si t'as l'impression que le sol t'arrive vite en pleine figure ... Alors j'ai bien attendu qu'Eric me dise "vas-y maintenant" ... sauf que du coup, j'ai donné un GROS coup de frein, résultat, j'ai pas touché, je suis même un peu remonté ... mais j'ai réussi à ne pas retomber trop brutalement après ce petit rebond dans l'air : atterrissage debout, impeccable.

Deux jours après, j'avais encore le sourire jusqu'aux oreilles ...

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Ensuite, la météo n'a vraiment pas été sympa : il me faut attendre le 8 Octobre pour faire mon 2ème vol. J'ai eu un peu d'appréhension au début de ce vol ... il paraît que c'est souvent le cas. Je me suis ensuite détendu, et tout s'est bien passé.

La vidéo de ce 2ème vol : ici



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9 octobre : 3ème vol.

Encore un vol au coucher du soleil ... c'est beau.

Bon, aujourd'hui, c'était objectif détrim'. Donc Eric m'explique avant le décollage, et puis c'est parti ... Déco, montée, et une fois bien haut, je lâche les poignées de frein et je dois donc appuyer sur le levier qui va libérer la sangle ... donc me faire descendre un peu ...

Ben la première fois que t'appuie sur les leviers qui libèrent les sangles, ... psychologiquement, c'est pas facile : on se dit qu'on relâche la sangle qui nous tient en l'air. Ça fait un peu genre "bon, ben j'me suicide, adieu". Et pis en fait non (Aaahh ! ouf). J'ai bien mis quand même deux minutes pour détrimer, petit à petit... par contre j'ai retrimé sans me poser de questions, en moins de 20 secondes je suis sûr !

J'ai progressé au déco, c'était comme les vrais pilotes ! Par contre à l'atterro, j'ai toujours mon style "pure brute", mais je gère la deuxième phase assez bien, je ne "rebondis" pas.

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10 octobre : La météo est bonne ... alors on continue ! 4ème vol.

Vendredi matin, 10h, arrivée au terrain. Eric : "aujourd'hui on va faire les oreilles" ...

C'est mignon comme expression ; mais après explication, ça fout la trouille !

J'ai donc dû accepter l'idée de tirer sur les suspentes extérieures des avants pour "faire les oreilles" : après une minute de tirage timide qui ne provoquait rien, j'ai fini par tirer pour de vrai, un peu plus sec pour "faire claquer". J'ai bien senti qu'il se passait quelque chose ... et là, Eric m'a dit " ha, ben voilà, t'y es arrivé ... regarde ta voile comme elle est ... ça c'est de belles oreilles ... ". Sauf que moi, j'avais pas du tout envie de voir ... mais bon j'ai levé la tête, et j'ai bien constaté qu'un tiers de la voile était replié, que seuls les deux tiers du centre me portaient. Je pense qu'à ce moment, j'ai dû passer du pâle/blanc, au vert ... voir transparent. Je me suis donc concentré sur les instructions pour faire ma descente rapide, contrôlée à la sellette puis et j'ai eu l'autorisation de relever les mains en accompagnant jusqu'à sentir le "clac" que j'ai immédiatement identifié comme la reprise de forme et remplissage des caissons extérieurs. Haaa ... ça va mieux !

Après, comme il était pas loin de 11h, les thermiques de la couche basse s'étaient renforcés, et l'atterro a été pas mal secoué, mais c'était de la rigolade à coté de ce que je venais de faire ! (même si au déco et dans la phase de montée, j'avais été un peu impressionné d'être secoué autant, et d'aller plus souvent là où la voile m'emmenait plutôt que là où je pensais vouloir aller !).

Voilà où j'en suis … je devrais y retourner mercredi soir !

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